Fonds du Dr Bénech et du service de médecine et d'hygiène de Nancy • 1751-2005 Voir dans l'inventaire Ajout à votre panier
Présentation du contenu
La bibliothèque comporte des ouvrages en lien avec l'action sanitaire et l'hygiène. La moitié du fonds est constituée d'ouvrages de médecine, en particulier concernant les maladies contagieuses. De nombreux volumes ont trait à la protection maternelle et infantile, à l'hygiène scolaire et à l'éducation physique, ils relèvent notamment de l'action de l'inspection médicale des écoles dont s'occupait également le Dr Bénech. Enfin, un important fonds concerne la défense passive.
A la bibliothèque proprement dite on a joint des documents transmis par Marion Bénech concernant la vie de son père : photocopies issues de ses recherches personnelles, photographies restées jusque-là dans les archives familiales et un ouvrage concernant le camp de Mauthausen.
Description physique
Nombre d'éléments
507 titres, 139 photographies, 1 liasseMétrage linéaire
11,20Support
PapierOrganisme responsable de l'accès intellectuel
Langue des unités documentaires
Français, allemand, anglais et latin.Origine
Bénech, Jean (1888-1962)Biographie ou histoire
Docteur Jean Bénech
1.1. Formation
Jean Bénech est issu d'une bonne famille (son père termine sa carrière comme médecin général inspecteur des armées, du côté maternel on compte recteur d'académie, député et médecin). Il naît le 28 mai 1888, à Tarbes où son père se trouve en garnison. Ce dernier étant nommé à Paris, professeur au Val-de-Grâce, et à l'École de Guerre, Jean y fera ses petites classes. Puis lorsque son père est promu général, la famille s'installe à Nancy (et à partir de 1904 à Maxéville). Jean obtient le baccalauréat à Nancy et y commence des études médicales. Il devient assistant de physiologie travaillant tour à tour avec les professeurs Spillmann, Étienne et Parisot autour des questions d'hygiène sociale. Reçu à l'externat, il obtient ensuite le certificat d'aptitude au grade de docteur en médecine le 7 septembre 1918. Reçu au concours de chef de clinique en 1920, il assure des conférences de clinique médicale et de pathologie de 1920 à 1924.
Engagé pour la Grande Guerre, dès le 1er octobre 1914, il sert en tant que médecin sur différents fronts, et notamment dans l'Armée d'Orient où il est confronté aux épidémies de paludisme et de typhus. En 1915, il sera contusionné par un éclat d'obus. Il est libéré le 23 octobre 1919.
1.2. Médecin hygiéniste au service de la ville de Nancy
En 1922 Jean Bénech est nommé médecin municipal titulaire du dispensaire de Nancy, faisant fonction de chef du service de la surveillance de la prostitution (et de l'examen des prostituées). Il est ensuite également chargé du service sanitaire des écoles.
En 1924, il passe le concours de l'assistanat des hôpitaux et est nommé assistant de consultation de l'hôpital de Nancy le 4 avril 1924. Cependant, il démissionne de l'hôpital en juillet 1924 pour se consacrer au service municipal. Il reçoit le titre de médecin diplômé d'hygiène de l'Université de Nancy en 1924.
En janvier 1928, il devient adjoint du directeur du service municipal de médecine et d'hygiène, le Dr Paul Parisot. Au décès de ce dernier, en juillet 1929, il assure l'intérim du service puis le dirige à compter du 15 octobre de la même année.
L'hygiène sociale sera désormais au cœur des préoccupations de Jean Bénech, à la fois clinicien et administrateur : lutte contre la tuberculose et les maladies vénériennes, prévention médicale, protection de l'enfance, hygiène alimentaire… Il met en place une véritable politique de santé publique : vaccinations gratuites au service puis dans les écoles, inspection médicale, service médical des employés municipaux. Il s'occupe de la question des logements insalubres (désinfestation, dératisation). Il s'intéresse à la qualité des eaux qui alimentent Nancy et participe à la conception de l'usine de Messein (filtration des eaux de Moselle à l'ozone). Il développe à Nancy la colonie scolaire et l'école de plein air pour les enfants chétifs (de Pâques aux grandes vacances).
Son énergie est reconnue de tous aussi, en décembre 1934, il devient également adjoint au chef de la Défense passive de la ville. Le 8 mars 1937 le ministre de la Santé le nomme en qualité de membre de la Commission de protection sanitaire des populations civiles contre les calamités publiques. Dans le même temps, il donne des cours à la faculté de Nancy pour les candidats au certificat d'aptitude à l'inspection médicale des écoles et est également membre du conseil d'administration de l'Institut d'éducation physique de l'Université de Nancy.
1.3. Un médecin dans la guerre
A l'arrivée de l'armée d'occupation allemande, il demande à intégrer le ministère de la Santé ce qui doit lui permettre de rejoindre la zone libre. Ainsi, en février 1941 il devient médecin inspecteur de santé de Meurthe-et-Moselle puis, en mai 1942, il est nommé au même poste pour le Rhône, à Lyon où il poursuit ses activités d'enseignement à la faculté de médecine.
La résistance le recrute comme agent de renseignement dès le 2 novembre 1942. Il est alors rattaché au réseau Marco Polo auquel il fournit notamment du matériel médical et travaille en lien avec le réseau Gallia. Le 20 décembre 1943, il est arrêté à son bureau par la Gestapo pour « activité anti-allemande ». Incarcéré au Fort Montluc, il est dirigé vers le Camp de Royallieu (Compiègne) où il entre le 28 janvier 1944. Il fait partie du transfert de prisonniers civils du stalag 122 le 22 mars 1944, arrivé le 25 mars au camp de Mauthausen, en Autriche annexée. Il est déplacé un temps au camp annexe de Melk (du 27 avril 1944 au 29 mai 1944) avant d'être affecté comme médecin au Revier (infirmerie) de Mauthausen. A la libération du camp le 5 mai 1945, en tant que « le plus âgé, toujours inspecteur de la Santé et représentant le Ministre de la Santé », il refuse de partir avec les premiers convois et sera l'un des derniers déportés rapatriés de ce camp.
1.4. Fin de carrière et retour en Lorraine
Rentré en France le 25 mai 1945, comme nombre de déportés, il transite par Paris (Hôtel Lutetia) puis rejoint Lyon. Dès juin, il est nommé Inspecteur régional adjoint de la Santé et de l'Assistance publique à Poitiers. En décembre de la même année, il obtient par détachement un poste de médecin chef de la Protection médicale et infantile pour le département de la Seine.
Enfin, il retrouve Nancy en mai 1948, nommé inspecteur divisionnaire de santé, ce qui lui permet de s'installer dans la maison familiale de Maxéville. Il reste dans ce poste jusqu'à sa retraite en mai 1954.
Chargé de cours complémentaires à l'Institut de l'Hygiène, il est l'auteur de deux cents publications sur la médecine et l'hygiène sociale.
1.5. Décorations
Jean Bénech reçut de nombreuses décorations : chevalier de la Légion d'honneur (9 novembre 1920) puis officier (24 octobre 1946), officier de l'Instruction publique (1926) et commandeur de l'ordre de la Santé publique, officier du Nicham Iftikar et titulaire des croix de guerre de 14-18 et 39-45, de la médaille de la Résistance et de la médaille des Épidémies.
Le 22 avril 2006, la Ville de Nancy rendait un vibrant hommage au docteur Bénech en attribuant au Service Santé Environnement (rue Sainte-Catherine) la dénomination « Espace Docteur Jean Bénech ». A cette occasion une exposition retraça la carrière du médecin nancéien.
Historique de la conservation
Le fonds aurait pu être intégré à la bibliothèque des archives. Toutefois, compte tenu de sa spécificité thématique et puisque nombre d'ouvrages appartenaient en propre au Dr Benech, il a été préféré de ne pas fusionner cet ensemble à celui de bibliothèque historique. Ainsi, se découvrent les centres d'intérêts multiples du médecin hygiéniste et plus généralement du service municipal de médecine et d'hygiène.
Quelques ouvrages dont l'origine n'est pas certaine ont été groupés à ce fonds (ils ont été trouvés sur la même étagère). Tous concernent la pharmacologie ou la biologie mais la plupart ne possèdent aucune marque en provenance du bureau de l'hygiène ou du Dr Bénech. On ne peut être sûr de leur provenance.
Informations sur les modalités d'entrée
La bibliothèque professionnelle du Dr Bénech et du service de médecine et d'hygiène a été transmise par le service d'hygiène aux archives municipales de Nancy à une date inconnue (ca 1970 ?).
On a joint à cette bibliothèque les documents donnés par Marion Bénech, fille du Dr Bénech, après l'exposition réalisée en hommage au médecin en 2005 (don en 2005).
Informations sur l'évaluation
Les ouvrages en trop mauvais état ou incomplets ont été supprimés.
Mode de classement
La bibliothèque est classée par thème puis dans l'ordre des années d'édition, sauf pour les séries de publications périodiques qui sont classées par ordre alphabétique des titres.
Statut juridique
Communicabilité
Libre accès.
Autre instrument de recherche
Répertoire numérique dactylogr., 116 p.
Bibliographie
L'Est républicain : numéros du 23 sept. 1929 et du 7 avril 1962.
BENECH Jean, Le Revier (infirmerie) à la libération du camp d'extermination de Mauthausen, Bulletin de l'Amicale de Mauthausen, n° 37, juillet 1954.
BENECH Marion, Un médecin hygiéniste déporté à Mauthausen : portrait de Jean Bénech. Paris, L'Harmattan, 2013.
Interview de Marion Bénech à l'occasion de l'inauguration de l'espace Jean Bénech (22 avril 2006) à Nancy :
http://jeanbenech.fr/crbst_4.html (consulté le 21 avril 2021)
Exposition Jean Bénech : un demi-siècle au service de la santé et de l'hygiène publique
http://jeanbenech.fr/cariboost_files/ExpoB_C3_A9nech-VF.pdf (consulté le 21 avril 2021)
Commentaire
Travail réalisé lors du stage de fin d'étude à l'IUT Charlemagne (Nancy, Département Information-Communication, option Métiers du livre et du patrimoine.
Rédacteur de la description
Pascale Étiennette
Informations sur la description
Répertoire dressé conformément à l'ISAD(G), Catalogage conforme aux normes AFNOR en vigueur. Indexation conforme aux normes AFNOR et au thésaurus des archives locales en vigueur.