La chorale Alsace-Lorraine est formée à Nancy en 1874 par Paul Delinot, inspecteur principal des chemins de fer. Ce chœur d'hommes va occuper une place importante dans la vie musicale de la ville. Ses origines sont doubles. On y trouve, d'une part, les anciennes chorales de Nancy dont le centre de recrutement se situait dans la paroisse Saint-Epvre en Ville vieille, et d'autre part, les optants venus d'Alsace-Lorraine annexée à l'empire allemand par le traité de Francfort (1871). Ces derniers représentent près de la moitié des membres, actifs ou honoraires.

La chorale travaille beaucoup. Outre 122 répétitions, elle donne, en moyenne, 12 concerts par an, soit au total 134 réunions, ce qui représente une séance tous les trois jours. Elle travaille par pupitre, ce qui a pour avantage de moins solliciter les membres actifs. Les choristes s'illustrent dans différents types de manifestation : cérémonies religieuses, concerts ou fêtes populaires, concours… L'ensemble remporte de nombreux concours et se retrouve très vite au sommet de la hiérarchie. En fait, quatre concerts annuels constituent les grands moments musicaux attendus par le public nancéien. La chorale n'hésite pas à solliciter le concours d'artistes de tous horizons : solistes professionnels, musiciens amateurs, comédiens et, très souvent, une musique militaire et tout particulièrement celle du 26e de ligne.

Formé d'élements disparates regroupés autour d'un attachement commun à la musique et à aux régions perdues, le groupe vocal connaît 63 ans de succès. S'il a connu son apogée et un maximum de chanteurs à la fin du XIXe siècle (près de 140 chanteurs), il n'en compte plus que 60 chanteurs en 1908. En 1937, la chorale fusionne avec l'orchestre symphonique de Nancy en une association musicale regroupant une centaine de membres.

Le fonds a été donné aux Archives municipales par le Cercle du travail de Nancy en 1991. Il s'agit de documents administratifs et de partitions musicales. Répartis dans une cinquantaine de boîtes d'archives Cauchard, la totalité des documents mesurait 22,70 ml. Laissé à l'abandon malgré des communications régulières, le fonds a, enfin, fait l'objet d'un classement qui s'est étendu sur un an, de juin 2007 à juin 2008. Ce travail a été réalisé par Anne-Marie Richard, adjoint administratif, sous la direction de Marie Penlaë, attachée de conservation du patrimoine, et de l'auteur de ces lignes. Le fonds a fait l'objet d'éliminations importantes. Il s'agit, pour l'essentiel, de doubles de partitions et, plus rarement, de documents trop abîmés par l'humidité et inutilisables suite, notamment, à de mauvaises conditions de conservation avant la remise aux Archives municipales.

Plusieurs documents ont été retrouvés après le classement définitif du fonds en 2010. Il s'agit notamment des documents cotés 13 Z 412-413, ce qui a conduit à la transformation de l'instrument de recherche en répertoire méthodique.

L'ensemble comprend 413 cotes qui représentent 8,10 ml.

Le [3 juillet 2008] 14 octobre 2010

D. Peter

Conservateur